La retraite par répartition : un système à bout de souffle
La réforme des retraites est suspendue. Dont acte.
Chacun mettra le sens qu’il souhaite derrière le terme de « suspension ». Les plus audacieux imagineront une annulation pure et simple avec l’avènement en 2027 d’un(e) Président(e) favorable à un retour à 60 ans.
Il n’en reste pas moins qu’il faudra trouver comment financer le système. Dans les années 60, il y avait 4 cotisants pour un retraité. En clair, les cotisations de 4 actifs permettaient de payer la pension d’un retraité. En outre, l’espérance de vie à la retraite était alors courte.
En 2025, on compte 1,7 actif pour un retraité et l’espérance de vie à la retraite est proche d’une vingtaine d’année.
Les paramètres pour un équilibre du système de retraite sont variés : durée de cotisation, taux de chômage, taux d’emploi, croissance économique, inflation.
Le plus simple à mettre en œuvre (en théorie) consiste à rallonger la durée de cotisation ce qui a un double effet bénéfique : 1) augmentation des cotisations et 2) réduction des pensions.
En pratique, la réticence des actifs est forte. Toutes choses égales par ailleurs, l’équilibre ne peut alors être atteint qu’au moyen d’une baisse des pensions existantes et/ou futures.
Construire sa propre retraite
Face à l’incertitude du système général, il est indispensable, pour ceux qui en ont les moyens, de se construire un complément de retraite.
Au-delà de l’acquisition de la résidence principale et des classiques investissements immobiliers, le Plan d’Épargne Retraite (PER) est aujourd’hui l’un des meilleurs outils pour anticiper sa retraite, grâce au levier fiscal, sa souplesse et sa capacité à s’adapter à tous les profils.
Le PER : un allié stratégique pour votre retraite
- Déduction fiscale immédiate : Les versements volontaires sont déductibles du revenu imposable (sur option), ce qui permet de réduire sa fiscalité tout en épargnant.
- Souplesse des versements : Vous choisissez librement le montant et la fréquence de vos versements, sans obligation fixe.
- Sortie personnalisable : Dès l’âge légal de la retraite, vous pouvez récupérer votre épargne en capital, en rente, ou combiner les deux.
- Déblocage anticipé : En cas d’événements exceptionnels (achat de la résidence principale, décès du conjoint, fin de droits au chômage, invalidité, …), il est possible de débloquer les fonds avant la retraite. Le gain fiscal initial est alors définitivement acquis, sauf dans le cas de l’achat de la résidence principale.
- Transférabilité : Vous pouvez transférer votre PER vers un autre établissement sans perdre vos avantages.
- Accessibilité universelle : Salariés, indépendants, fonctionnaires… tout le monde peut ouvrir un PER.
- Transmission au conjoint ou partenaire sans reprise du gain fiscal initial : En cas de décès, si le PER n’a pas été transformé en rente.
Les points d’attention
- Les fonds sont bloqués jusqu’à la retraite (sauf exceptions).
- La fiscalité à la sortie dépend du mode de retrait choisi.
Cas n°1
M et Mme Dupont ont 51 et 52 ans. Ils ont fini de rembourser leur prêt immobilier et leurs enfants sont indépendants. Ils se projettent désormais sur l’objectif retraite. Leur tranche marginale d’imposition est de 41%. Ils versent chacun 150€ par mois sur un PER assurantiel. En décembre, ils font le point sur leur rémunération estimée en 2025 et leur trésorerie disponible. Ils décident d’effectuer un versement complémentaire de 7.500€ chacun.
Au total, ils auront versé 18.600€ sur leurs PER en 2025. Leur impôt sur le revenu baissera de 7.626€ en 2026.
Cas n°2
Mme Durand a 43 ans. Sa tranche marginale est de 30%. Elle vit seule avec un enfant en études supérieures. Elle ouvre un PER et met en place un versement mensuel de 75€ pour commencer à constituer un capital retraite. En fonction des années et de sa capacité d’épargne, elle pourra compléter ou non par un versement exceptionnel. Une fois que son enfant sera indépendant, elle disposera d’une capacité d’épargne plus importante et pourra alors augmenter son versement mensuel. Au total, elle a versé 900€ en 2025 et son impôt sur le revenu sera réduit de 270€ en 2026. Autant qu’elle pourra utiliser pour accroître son épargne retraite !

 
			
					